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Le Progrès - 9 février 2020

Hayom 74À Lyon, l'appel pour l'édification d'un mémorial de la Shoah

« Vigie à l'adresse des passants et des générations futures », le mémorial de la Shoah à Lyon prendra la forme d'une œuvre d'art significative implantée en avant de l'échangeur de Perrache, d'où partit le dernier convoi de déportés de Lyon en août 1944. Une levée de fonds pour sa construction a été lancée.

Dans un monde parcouru à nouveau de frissons, quand certains souvenirs paraissent s'effacer, volontairement ou non de bien des mémoires, il est indispensable et urgent de montrer et de raconter une tragédie moderne, sans précédent par son ampleur : la tentative d'élimination de tout un peuple. C'est pourquoi un appel est lancé à tous les hommes et femmes conscients de cet enjeu, qui souhaitent contribuer, selon leur conscience et leurs moyens, au financement et à la mise en œuvre de cette initiative mémorielle. » L'appel était lancé en septembre dernier par André Soulier. Il venait d'être nommé président du comité de parrainage pour l'édification d'un mémorial de la Shoah à Lyon, qui lève les fonds nécessaires à sa construction.

En quelques mois, les dons sont arrivés de toutes parts. Des collectivités, comme la Ville de Lyon ou la Métropole, qui, chacune, ont versé 75 000 euros pour contribuer à la réalisation du mémorial. Ou comme la Région Auvergne Rhône-Alpes, qui a fait un don de 150 000 euros. Des particuliers ensuite qui ont permis, pour l'heure de collecter 15 000 euros. « C'est sans compter les promesses, car il y en a beaucoup, également », affirme le procureur général honoraire, Jean-Olivier Viout, président de l'association pour l'édification d'un mémorial de la Shoah à Lyon, qui cherche encore des mécènes. Initié par une association rassemblant des acteurs locaux, des représentants de rescapés juifs et non juifs, l'Amicale des déportés d'Auschwitz et des camps de Haute-Silésie, l'association des Fils et Filles de Déportés Juifs de France, le Crif Auvergne Rhône-Alpes ainsi que des personnalités de la société civile, ce projet veut marquer par un symbole fort le devoir de mémoire indispensable pour rappeler « l'indicible » tragédie de la Shoah.

Un concours d'architecte va être lancé

Ils veulent une œuvre d'art significative, « d'une certaine ampleur », entourée d'un bassin d'eau, « propre à retenir l'œil du passant et à l'interpeller ». Gravée de cette inscription « en mémoire des 6 millions de victimes dont 1,5 million d'enfants, 1933-1945. 6 200 venant de notre région », elle ne devra pas seulement être belle ou monumentale, elle devra « évoquer le ravivage de la mémoire et les leçons que l'on doit en tirer », « une vigie à l'adresse des passants et des générations futures, une mise en garde contre le négationnisme. » Si sa forme n'est pas encore définie, on sait déjà qu'elle sera implantée dans l'axe de la rue Victor-Hugo et du Veilleur de pierre (mémorial de la Résistance et de la déportation) en un lieu significatif de « notre histoire locale, place Carnot, près de la gare de Perrache », d'où partit, le 11 août 1944, le dernier convoi de déportés de Lyon.

Un concours d'architecte va être lancé au cours du premier trimestre 2020. Mais avant, l'association attend les indications et les préconisations techniques de la Métropole qui mène le chantier de réaménagement du secteur du Pôle d'Echanges Multimodal (PEM) de Perrache. « La sculpture sera installée en avant de l'échangeur de Perrache ; Le jury du concours tiendra compte de son intégration dans le parvis de l'échangeur. C'est un tout », explique Jean-Olivier Viout.

T. V.

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