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Les Echos du 1er octobre 2019

Bientôt un mémorial de la Shoah à Lyon

Après Drancy, Paris, et Toulouse qui a inauguré le sien en 2008, Lyon souhaite à son tour ériger un Mémorial pour les victimes de la Shoah . Une souscription publique a été ouverte pour recueillir les dons « à partir de un euro », souligne Jean-Oliver Viout, président de l'Association pour l'édification du monument. Cet ancien magistrat, membre du Service d'Aide et de Veille Déontologique au Conseil Supérieur de la Magistrature , était l'adjoint du procureur général Pierre Truche au procès pour crime contre l'humanité du SS Klaus Barbie à Lyon, en 1987.

Le sage a été sciemment choisi à l'extérieur de la communauté juive par les trois associations à l'initiative du projet (Association des fils et filles des déportés juifs de France, le CRIF et l'Union des Déportés d'Auschwitz Birkenau et des camps de Haute Silésie). Projet « universel, non communautaire », largement soutenu par la Ville de Lyon. Il embrasse les victimes de l'Holocauste de toutes origines de 1933 à 1945, ainsi que le dira l'inscription : « A la mémoire des 6 millions de victimes, dont 1,5 million d'enfants. 6.200 provenaient de notre région ».

Axe mémoriel

Un concours national sera lancé en janvier pour choisir un artiste. Le cahier des charges sera succinct afin de laisser libre cours à la création. « Mais le monument devra être d'une grandeur significative et évoquer symboliquement la Shoah pour interpeller le passant », dit Jean-Olivier Voit. Son emplacement est déjà réservé sur la place Carnot, face à la gare de Perrache d'où sont partis les convois de déportation .

Il sera visible du bout de la rue Victor-Hugo, répondant à la statue du Veilleur de Pierre à l'autre extrémité, symbole de la Résistance sur la place Bellecour. Et à la Borne de Verdun à quelques hectomètres de là, qui rappelle le sacrifice des poilus de 14-18. Le triptyque achèvera, selon André Soulier, avocat pénaliste, président du Comité de Parrainage et ancien premier adjoint, de faire de la rue Victor Hugo « l'axe mémoriel de Lyon », ville où sévirent la milice de Paul Touvier et « le boucher » de la Gestapo, mais qui fut aussi la capitale de la Résistance.

L'Association pour l'édification du Mémorial, domiciliée au centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation où l'on peut lui adresser les chèques, espère collecter 150 à 200.000 euros. Un site internet sera ouvert prochainement pour recevoir les dons en ligne.

Léa Delpont