Drancy
Paris (Bir Hakeim)
Bologne (projet)
Ottawa
Londres (projet)
Odessa
Vienne
Berlin
Toulouse
Paris (le Marais)

Réglement du concours

I – OBJET DU CONCOURS

En 2019, a été lancé le projet d’édification à Lyon d’un Mémorial de la Shoah. C’est en effet, à Lyon, que pour la première fois de son Histoire, la France a placé cette tragédie humaine au rang de crime contre l’Humanité.

Mis en œuvre par une association composée des membres de la société civile, avec le soutien des collectivités locales (Région Auvergne-Rhône-Alpes, Métropole et Ville de Lyon), ce projet a donné lieu à l’ouverture d’une souscription publique en vue de parvenir au financement de la conception et réalisation du projet, d’un montant total fixé à 500.000 euros.

Il s’agit de concevoir, au cœur de la Ville de Lyon, un mémorial de la Shoah rappelant et marquant son caractère génocidaire et paroxysmique. Ce mémorial sera appelé à devenir le lieu de rassemblements et de commémorations.

La mission donnée à l’artiste est une mission de maîtrise d’œuvre au sens de la Loi MOP avec EXE, sans pour autant relever des Marché Publics dans la mesure où il est porté par une association.

II – LOCALISATION

Le Mémorial sera érigé sur la place Carnot à Lyon (2°), située dans l’axe de la rue Victor Hugo reliant la place Bellecour à l’échangeur multimodal de Perrache.

La localisation du site dédié au Mémorial de la Shoah est précisée dans le document en annexe produit par les services de la communauté urbaine de Lyon.

III – DONNEES D’ENTREE

  • Ce mémorial devra prendre la forme d’une œuvre d’art majeure manifestant clairement le génocide du peuple juif, d’une immédiate et parfaite lisibilité à partir des quatre côtés de la place Carnot, le tout étant de nature à attirer l’attention de tout passant, à l’interpeller et à faire durablement œuvre de pédagogie.
  • Le mémorial devra être érigé à l’emplacement précédemment indiqué, sans aucun obstacle de visibilité et d’accès pour les passants (la statue présente à l’emplacement du projet sera déplacée avant la réalisation).
    La présence sous cet emplacement, d’une canalisation T180 d’assainissement pourra constituer une contrainte devant être prise en compte. Toutes précisions techniques nécessaires pourront être fournies aux candidats.
  • Le mémorial ne devra pas se confondre avec l'espace public et s’en distinguer physiquement par la création d'un seuil.
  • S’il apparaît des risques de dégradation, le projet devra comprendre des mesures de protection, sans cependant que celles-ci nuisent en particulier à son aspect, à sa visibilité et à son accessibilité.
  • L’artiste s’exprimera librement, et aura en particulier le choix des matériaux. Cependant, ce choix devra assurer la pérennité de l’œuvre et réduire au maximum les coûts d’entretien, et à terme, d’éventuelles restaurations.
  • Le mémorial devra porter de façon immédiatement lisible l’unique inscription :

EN MÉMOIRE DES SIX MILLIONS DE JUIFS VICTIMES DE LA SHOAH,
DONT UN MILLION ET DEMI D'ENFANTS
(1933 – 1945)
6 100 VENAIENT DE NOTRE RÉGION

IV – MODALITES DU CONCOURS

A) CONTENU DES DOSSIERS DE CANDIDATURE

Phase 1

Chaque dossier de candidature devra comporter les informations et documents suivants, la liste n’étant pas limitative :

1) Une déclaration de candidature comportant l’identité complète (nom, prénom, date et lieu de naissance, adresse, nationalité) de la personne physique ou la raison sociale et l’immatriculation s’il s’agit d’une personne morale et, dans ce deuxième cas, l’identité complète du ou des dirigeants.

2) Une déclaration sur l’honneur attestant :
a) qu’aucune mesure d’exclusion des marchés publics n’a été prononcée à son encontre ou à l’encontre de la personne morale qu’il représente ;
b) que lui-même ou la personne morale qu’il représente ne fait pas l’objet d’une procédure collective (redressement judiciaire, liquidation judiciaire, etc.) ;
c) qu’aucune condamnation n’est inscrite à son casier judiciaire et/ou à celui de la personne morale qu’il représente, notamment pour des infractions à la législation du travail.

3) Les références du candidat : diplômes, titres, distinctions, attestations, dossiers sur des projets et/ou réalisations similaires. Pourront être produits, s’ils permettent une meilleure appréciation du projet notamment sur le plan esthétique, d’autres réalisations ne correspondant pas exactement au présent concours.

4) Un écrit précis et développé du candidat sur les raisons et les motivations de sa démarche, et de son de son parti pris dans le cadre de ce concours.

5) Un projet comprenant plusieurs esquisses, les plus élaborés possible, et tout autre élément d’appréciation au libre choix du candidat. Par ailleurs, devront être données toutes informations utiles sur le traitement du sol aux abords immédiats du mémorial et le cas échant sur la mise en lumière de celui-ci.

6) Un devis indicatif sommaire, mais détaillé, garantissant le respect du montant fixé pour la réalisation du projet.

Phase 2

Les candidats retenus à l’issue de cette première sélection devront présenter au plus tard le 31 janvier 2024 :

1) Un projet détaillé comprenant un plan d’insertion, et le cas échéant des plans, coupes, et détails du projet. L’échelle de représentation sera à adapter au projet.

2) Un notice descriptive expliquant les systèmes techniques/constructifs retenus, des précisions sur les matériaux, la mise en lumière, la pérennité du projet (y compris contre le vandalisme), les documents techniques nécessaires à l’élaboration du dossier de demande d’autorisation préalable (article R421-25 du Code de l’Urbanisme), et tout autre élément permettant de mieux appréhender le projet dans sa globalité.

3) Une maquette du projet (physique ou une/des représentation(s) virtuelles).

4) Une attestation justifiant le respect par le candidat des obligations fiscales et sociales visées à l’article 43 du Code des marchés publics.

5) Une attestation d’assurance couvrant sa responsabilité civile, document devant faire mention expressément de la nature du projet et des conditions de son exécution ; de même que devra être annexée la justification des garanties d’assurance de tous les sous-traitants avec les mêmes références sur le projet. Par ailleurs, toutes informations devront être données sur les conditions techniques et financières d’intervention des sous-traitants, et l’artiste, qui sera leur garant, devra obligatoirement s’assurer de leurs compétences et du sérieux de leurs engagements dont ils devront expressément justifier.

6) Un devis, dont le plafond ne pourra excéder 500.000 € TTC, et l’indication d’un délai de réalisation, de sa conception à son installation définitive in situ. Pour établir ce devis qui devra être précis, détaillé sur l'ensemble des travaux, les candidats devront s'adjoindre une personnalité compétente (bureau d'étude, économiste, etc.).


B) CALENDRIER PREVISIONNEL

Phase 1

- 10 février 2023 : Lancement de la consultation Phase 1.
- 17 avril 2023 : Séance de questions/réponses ouvertes aux futurs candidats qui se seront manifestés auprès de l’association organisatrice du concours  (via la boite électronique Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. )
- 31 juillet 2023 : Date limite du dépôt des dossiers de candidature
- Août-Septembre 2023 : Première sélection effectuée par le bureau et le Conseil d’administration de l’Association. Cette première sélection aura comme objet d’exclure les dossiers qui ne correspondront pas au cahier des charges, notamment sur les symboles, la visibilité et l’accessibilité de l’œuvre, les critères et références techniques essentielles. Le jury se réserve le droit de demander des renseignements et éléments complémentaires.
- Octobre 2023 : Sélection par le jury de cinq projets.

Phase 2

- 15 novembre 2023 : Lancement de la consultation Phase 2
- 31 janvier 2024 : Date limite du dépôt des dossiers

Le Conseil d’administration soumettra les cinq projets retenus à un Comité consultatif représentant notamment les collectivités locales concernées qui aura comme mission de délivrer un avis sur les seules questions techniques et réglementaires (par exemple la prise en considération des contraintes du PLU). Le Conseil d’administration se réserve le droit de demander des renseignements et éléments complémentaires avant la tenue du jury final.

- Mars 2024 : Jury final (liste des membres en Annexe 4). Classement des projets en concours, par ordre de mérite.
- Avril 2024 : Proclamation du lauréat du lauréat par le Conseil d’administration.

E) MODALITES DU DEPOT DES CANDIDATURES

Les dossiers de candidatures devront être placés sous enveloppe cachetée et adressés par voie postale, sous pli recommandé avec avis de réception :

Association pour l’édification d’un Mémorial de la Shoah à Lyon
Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation –
14 avenue Berthelot – 69007 LYON

Par mesure de précaution, un avis d’envoi du dossier de candidature sera adressé par le candidat, à l’adresse électronique suivante : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..

Date limite du dépôt des candidatures : 31 juillet 2023 (cachet de la poste faisant foi).

F) REMUNERATION DES CANDIDATS

Aucune rémunération ou remboursement de frais ne sera alloué aux candidats non retenus pour la Phase 2 du concours.

Les candidats retenus pour la phase 2 du concours pourront solliciter, sur justificatifs, le remboursement de leurs frais, mais uniquement ceux concernant la réalisation de la maquette et la présentation du projet en 3D, et des éventuels honoraires externes (économiste, etc.) et ce, avec une limite de 5 000 € TTC par candidat.

Annexe 1

Annexe 2

Préconisations de M. l’architecte des Bâtiments de France

A la différence de la place des Terreaux, le siège du pouvoir communal, des échevins, de la place Bellecour qui incarne la présence du pouvoir royal dans la ville (et par extension de la Nation), la place Carnot sensée accueillir la République dans l’espace public a beaucoup de mal à jouer ce rôle dans l’imaginaire urbain de la cité.

Pour preuve, lors d’événements historiques ou les valeurs de la République sont attaquées (attentats, changements de régime...), les manifestations populaires ne se tiennent pas à Lyon sur cet espace public, mais ailleurs.

« L’instabilité symbolique de la place » se traduit dans la multiplication des dénominations de cet espace, la succession des statues qui ont occupé la place, et leurs changement d’implantation. Ainsi, la statue de la République actuelle de Peynot, appartenait à une composition beaucoup plus magistrale au centre de la place et dans l’axe de la rue Victor Hugo et la Gare, entourée de bassins avec des groupes statuaires représentant les allégories de la Liberté, de l'Egalité, et de la Fraternité. La statue, appelée à être déplacée pour accueillir le Mémorial, à l’ouest de la Place, une allégorie de la ville de Lyon, participait aussi de cette composition monumentale de 1887.

Ce cadre a aussi été complètement déstructuré par l’arrivée du métro en 1975, puis la construction du CELP en 1980, qui ont privé la place d’une « façade sud » qualitative et créé une confrontation très brutale entre la ville ancienne et le nouvel équipement de transport.

L’objet de l’œuvre artistique est d’inscrire la mémoire de la Shoah dans la pérennité, au moment où les derniers témoins directs de cette monstruosité unique s’éteignent.

Donc, à mon avis, sans bien sur demander à l’artiste de réaménager la place, il est difficile de faire l’économie d’une réflexion dans la définition de l’œuvre sur l’environnement symbolique de la sculpture et sur la nature du fond de scène.

De plus, les Mémoriaux que j’ai pu connaitre, sont souvent implantées en marge des lieux de bouillonnement urbain, et conçus comme des espaces de recueillement, d’introspection sur l’indicible de la Shoah, un peu détachées de l’ordinaire urbain.

Dans le cas présent, le lieu désigné pour accueillir ce Mémorial sur la Place, dans l’axe de la Rue du Général Plessier, au débouché de la voute ouest, est un carrefour de flux piétons intenses davantage qu’une station dans l’espace public.

Par ailleurs, dans l’imaginaire lyonnais, cette place est l’extrémité de la ville organisée, le lieu des départs forcés, des déportations... ce n’est pas le lieu du crime proprement dit. Cette caractéristique du lieu comme une avant-cour de gare devrait aussi être prise en compte dans le projet.

Cette situation urbaine va poser la question du rapport au sol de l’œuvre. Actuellement, le sol des allées qui mènent à la statue est extrêmement banalisé : des pavés autobloquants roses. Le parti pris artistique adopté, la relation allégorique au sol urbain du message portée par l’œuvre, permettra définir l’emprise de sol à recomposer, en relation avec la collectivité gestionnaire de l’espace public, la Métropole.

L’intérêt de cette analyse urbaine de l’environnement du projet, demandée à l’artiste est d’éviter que ce mémorial n’apparaisse comme un objet (un mobilier) de plus dans l’espace public, quelque chose de contingent à l’opposé des intentions d’un mémorial, mais au contraire qu’il ait un caractère d’évidence face à la statue de la République, une œuvre « immobilière ».

Annexe 3

Liste des membres du Bureau et du Conseil d’administration de l’association pour l’édification d’un Mémorial de la Shoah à LYON

Président

  • Jean-Olivier VIOUT, Procureur général honoraire de Lyon, Président du Conseil d’orientation du Mémorial national de la prison de Montluc

Vice-présidents

  • Jean LEVY, délégué régional de l’Association des Fils et Filles des déportés juifs de France
  • Jean-Claude NERSON, président de l’Amicale des anciens déportés d’Auschwitz Birkenau et des camps de Haute Silésie
  • Me. Richard ZELMATI, avocat, Président du CRIF Auvergne-Rhône-Alpes

Secrétaire général :

  • Gérard PANCZER, professeur des universités (Université Lyon I Claude Bernard)

Trésorier :

  • Philippe GUEGEN, expert-comptable et commissaire aux comptes honoraire

Membres du Conseil d’administration :

  • M. Claude BLOCH, dernier rescapé lyonnais de la Shoah
  • M. Luc BONNAVENTURE, fils de Juste
  • Mme Nicole BORNSTEIN, présidente honoraire du CRIF Auvergne-Rhône-Alpes
  • Me. Jean-Marie CHANON, ancien bâtonnier, ancien adjoint au maire de Lyon
  • M. André DIZDAREVIC, directeur de l’Institut des Droits de l’Homme, Université catholique de Lyon
  • M. Laurent DOUZOU, professeur honoraire des universités
  • M. Jean-Dominique DURAND, professeur honoraire des universités, ancien adjoint au maire de Lyon, président national de l’Amitié judéo-chrétienne
  • M. le Professeur Hugues FULCHIRON, ancien président de l’Université Lyon III Jean Moulin, conseiller à la Cour de cassation
  • Me. Éric JEANTET, ancien bâtonnier, président de la Chaire lyonnaise des Droits de l’Homme
  • Me. André SOULIER, avocat, ancien premier adjoint au maire de Lyon, président du comité de parrainage


Annexe 4

Liste des membres du jury du concours pour l’édification d’un Mémorial de la Shoah à LYON

  • Madame Annette BECKER, professeur émérite de l’Université Paris Nanterre et membre sénior honoraire de l’Institut Universitaire de France
  • Monsieur Christophe MARGUERON, architecte des Bâtiments de France
  • Madame Sylvie RAMON, directrice générale du Pôle des Musées d’Art de Lyon, historienne d’art
  • Monsieur Didier REPELLIN, architecte en chef honoraire des Monuments historiques
  • Monsieur Gaël ROBIN, architecte du patrimoine
  • Monsieur Jean-Michel WILMOTTE, architecte urbaniste
  • Secrétariat Général du jury : Maître Jean-Marie Chanon, membre du Conseil d’administration de l’association